C’est quoi une cystite interstitielle ?
La cystite interstitielle est une maladie chronique de la vessie qui se manifeste par des douleurs atroces au bas ventre et des sensations d’uriner de manière fréquente. C’est une pathologie à ne pas confondre avec la cystite qui est plutôt une infection urinaire assez bénigne. La cystite interstitielle touche particulièrement les femmes âgées de 30 à 40 ans.
Les symptômes de la cystite interstitielle
La cystite interstitielle est une maladie qui se manifeste 8 fois plus chez les femmes que chez les hommes. Comme toute autre maladie, les symptômes peuvent être plus ou moins prononcés chez une personne que chez un autre. Dans la plupart des cas, on observe généralement :
- Une sensation de pression et de douleur au niveau du bas ventre, plus précisément au-dessus du pubis
- La douleur présente diminue après avoir effectué une miction
- Une sensation permanente d’uriner à longueur de journée
- Ressentir une douleur pendant la miction et pendant les rapports sexuels
Quelles sont les causes de cette pathologie ?
La cystite interstitielle est une pathologie qui n’est pas causée par une infection, c’est pourquoi les causes de cette pathologie ne sont pas clairement établies. On a pu tout de même constater que les personnes atteintes de fibromyalgie, de syndrome du colon et du syndrome de l’articulation mandibulaire avaient plus de risque de développer la maladie.
Certains spécialistes affirment que la pathologie ne provient pas uniquement du système nerveux au niveau de la vessie, qu’il s’agirait d’un dysfonctionnement beaucoup plus grave. Toutefois, certaines pistes sont évoquées pour tenter d’expliquer cette pathologie chronique et douloureuse :
- On pense que la maladie provient d’une hypersensibilité des nerfs de la vessie. Dans le cas où cela serait avéré, un dysfonctionnement des nerfs de cet organe serait provoqué pendant la miction occasionnant des douleurs atroces ;
- On a pu constater que la paroi qui protège la vessie était atteinte chez les sujets développant la cystite interstitielle. Les raisons ne sont pas jusqu’ici encore clairement définies, mais on sait tout de même que cette paroi procure une protection de la vessie en empêchant certaines substances irritantes comme l’urée contenue dans l’urine d’être en contact direct avec la vessie. Or chez les femmes malades, cette paroi n’est plus efficace et ne joue plus clairement son rôle ;
- On pense aussi que la pathologie serait auto-immune c’est-à-dire qu’on assisterait à une attaque des anticorps censés protéger l’organisme, mais qui s’attaqueraient plutôt à la vessie. On a pu observer la présence des anticorps chez les personnes malades sans qu’on puisse toutefois établir clairement si leur présence était la cause ou la conséquence de la pathologie.
Comment se réalise le diagnostic ?
En passant par des analyses urinaires, on peut déterminer clairement si un individu est atteint ou pas de cette maladie. Mais compte tenu de sa similitude avec d’autres pathologies sexuellement transmissibles comme le chlamydia ou une infection urinaire, son diagnostic peut être assez tardif. On constate que la pathologie n’est pas encore très connue dans le corps médical et qu’elle est diagnostiquée tardivement après qu’on ait écarté toutes les hypothèses d’infections.
Le diagnostic s’effectue aussi grâce à une cystoscopie qui permet d’observer en détail la paroi de la vessie. Lorsque le praticien détecte la présence de fines fissures sur la paroi, il prélève un échantillon pour une observation complémentaire au microscope pour confirmer ou non la présence de la pathologie.
Il est également possible de diagnostiquer la maladie en procédant par un test de sensibilité au potassium. On utilise un cathéter préalablement introduit dans l’urètre, la vessie étant remplie d’eau. Ensuite, on fait subir au sujet un examen de sa propension à uriner et des douleurs ressenties.
Le traitement de la cystite interstitielle
Son traitement repose sur certaines méthodes qui permettent de diminuer la douleur voire de guérir complètement de la pathologie.
- La distension de la vessie : c’est une méthode qui est réalisée au moment de la cystoscopie. Elle permet à certains patients de mieux supporter les douleurs. Il arrive que certains urologues soient obligés de procéder à cette opération malgré la confirmation de la présence de la pathologie, juste pour atténuer les douleurs chez leurs patients.
- L’administration des médicaments : plusieurs médicaments sont utilisés par les praticiens pour diminuer les douleurs. Ce sont généralement le polysulfate de pentosane, l’ibuprofène, les antidépresseurs, les antihistaminiques…
- La phytothérapie consiste à traiter la pathologie en se concentrant sur la zone pelvienne. Si les muscles de cette zone sont touchés, les douleurs seront plus atroces, d’où la nécessité de procéder à ce type de traitement.
- L’acupuncture : certains patients ont pu trouver un soulagement de leur douleur grâce à des séances d’acupuncture qui permet de stimuler localement les nerfs ;
- Les thérapies non médicamenteuses sont de plus en plus utilisées par des sujets ayant subi d’autres méthodes sans véritablement trouver une guérison complète. Il s’agit principalement des exercices de relaxation, de méditation, de thérapie cognitivo-comportemental…